CAMP DE NOE
(Haute-Garonne)

LE CENTRE DE SEJOUR SURVEILLE DE NOE fut créé le 7 février 1941.

C'était un "camp-hôpital" destiné aux ménages âgés de plus de 60 ans et aux infirmes, édifié sur un terrain de 15 hectares appartenant à la Défense Nationale.

Les installations y étaient plus accueillantes que les baraques des autres camps. La capacité totale du camp était de 1 600 personnes.

Lettre d'une internée juive du 30-9-1941.

Le 1er avril 1941, il hébergeait 1 536 personnes dont 701 Juifs ; en février 1941, 601 internés de GURS étaient arrivés à NOE. Il s'agissait de tuberculeux et d'une grande majorité de Juifs Badois déportés en octobre 1940. Ils rejoignaient aussi 400 Juifs du Camp d'AGDE et 40 internés de BRENS. Des Républicains Espagnols et autres membres des Brigades Internationales blessés ou infirmes vinrent également à NOE.

Ce camp-hôpital a fait l'objet de l'organisation d'un "groupement sanitaire" qui sera achevé en mai 1941. Il comprendra une station de phtisiologie composée de plusieurs baraques isolées du reste du camp et aménagées pour recevoir 150 tuberculeux, deux infirmeries destinées aux autres malades et un pavillon regroupant "les services de pharmacie", la salle de pansements et de consultation, les bureaux du médecin et de l'infirmière-chef.

Le personnel soignant était composé de 27 personnes : un médecin, une infirmière-major et 25 infirmières aidés de quelques dizaines de médecins, d'infirmiers internés bénévoles.

Lettre d'une internée allemande du 23-10-1941, à destination
de NEW YORK (Etats-Unis). Cachet violet :
CENTRE DE SEJOUR SURVEILLE
DU CAMP DE NOE (H-G)
SURETE NATIONALE
*
CONTROLE

Les conditions d'existence, acceptables au début, se dégradèrent rapidement par suite d'une insuffisance des équipements. S'y ajoutera une grave pénurie alimentaire qui détériora encore plus l'état sanitaire de certains malades ; certains devront d'ailleurs être hospitalisés à TOULOUSE.

En décembre 1941, l'infirmerie sera fermée et les tuberculeux transférés au SANATORIUM SURVEILLE DE LA GUICHE.

Lettre d'une internée de VITTEL du 15-6-1941 à destination d'un interné
dans le CENTRE DE SEJOUR SURVEILLE DE NOE.
Elle comporte un cachet bleu semblable à la lettre précédente
mais avec l'indication CONTROLE POSTAL.

Il est à noter que le courrier échangé entre un camp allemand (ici le FRONTSTALAG 142 à VITTEL) et un camp français (NOE) est fort rare.

Les rafles de 1942 en zone sud provoqueront l'arrivée à NOE d'un nombre important de Juifs. En août et septembre 1942, 530 d'entre eux feront partie de quatre convois représentant au total 4 000 Juifs qui partiront de DRANCY pour AUSCHWITZ.

Lettre d'une internée dans le CENTRE DE SEJOUR SURVEILLE DE NOE,
du 23-11-1941, pour NEW-YORK-CITY (U.S.A.).
Cachet violet Contrôle N° 3.

Les internés âgés ou gravement malades se trouvant encore à NOE en septembre 1943 seront acheminés vers les hospices de la région. A cette époque, NOE ne sera plus considéré comme "camp-hôpital".

Carte postale du 19-12-1942 d'une internée dans le
CENTRE DE SEJOUR SURVEILLE DE NOE, pour LYON.
Cachet bleu (modèle un peu plus grand) Contrôle n° 4.

Mise à jour
31/12/2009