Fin octobre 1939, sur ordre du Gouvernement, le Préfet du Tarn réquisitionnait un terrain de 3 ha 5 sur lequel seront édifiés 20 baraques, un réfectoire, une cuisine et des installations sanitaires nécessaires à l'accueil éventuel de réfugiés.
De fait, près de 1 500 belges s'y installent de la fin mai au 21 septembre 1940, date à laquelle ils sont répartis dans différentes communes du département du Tarn.
Puis, le 16 octobre 1940, le Ministre de l'Intérieur annonce "la création d'un camp d'indésirables à ST-SULPICE".
Après les travaux de clôture - réseaux de barbelés de 3 m de hauteur, miradors et bâtiments administratifs - le CAMP DE LA POLICE NATIONALE DE ST-SULPICE est ouvert et les premiers internés y arrivent le 28 janvier 1941. Il s'agit de 253 communistes et syndicalistes arrêtés en 1940 comme "individus dangereux pour la défense nationale".
Un deuxième contingent de 400 hommes les rejoindra le 8 février, suivi d'autres groupes qui porteront l'effectif à 1 047 personnes au 21 février 1940.
Les responsables communistes et dirigeants syndicaux - environ 200 - furent ensuite envoyés dans des camps d'Afrique du Nord, notamment à BOSSUET, entre le 12 février et le 13 décembre 1941. Fin 1941, ils ne sont plus que 920 à ST-SULPICE.
Le 29 juin 1942, environ 200 étrangers d'origine russe arrivent à leur tour au camp d'où ils seront libérés en juillet.
Fin août 1942, les rafles de Juifs étrangers dans le Tarn amèneront 226 personnes à ST-SULPICE, hommes, femmes et enfants. En septembre 1942. plus de 200 Juifs seront transférés à DRANCY pour être ensuite déportés. Il se trouvait également à ST-SULPICE des internés pour motifs économiques dont 234 seront transférés à FORT-BARRAUX en juin et novembre 1942.
Des grands malades furent dirigés sur le SANATORIUM SURVEILLE DE LA GUICHE et d'autres détenus requis au titre du S.T.O.
Enfin, le 20 juillet 1944, quelque 620 personnes encore présentes au camp sont évacuées vers TOULOUSE et de là acheminées vers les Camps de RAVENSBRUCK pour les femmes et de BUCHENWALD pour les hommes.
Ainsi, du 16 octobre 1940 au 23 août 1944, près de 4 600 internés auront séjourné à ST-SULPICE-LA-POINTE dans des conditions souvent très précaires.
Les documents présentés illustrent le fait que le courrier était remis non cacheté au service de la censure, d'où l'apposition du cachet de contrôle sur la correspondance et non sur l'enveloppe. Il était d'ailleurs procédé de la même façon dans d'autres camps.
Contrôle de la correspondance.