Situé dans la banlieue toulousaine, le CAMP DE RECEBEDOU fut créé en juillet 1940 comme centre d'accueil des réfugiés et évacués. Il fut aménagé en camp-hôpital en février 1941 et prévu pour un effectif de 1 400 personnes.
Il comportait 87 bâtiments en briques et offrait des conditions de vie convenables aux internés.
Trois pavillons avaient été aménagés en infirmeries, une pour les hommes gravement malades, une pour les femmes et une pour les tuberculeux.
Le camp était doté d'une station d'épuration et la désinfection assurée par sulfuration des vêtements et des couvertures. Il y avait en outre des cabines de douches et une chambre froide pour la conservation des denrées périssables.
A l'origine, les visites furent autorisées deux fois par semaine, le jeudi et le dimanche, et certains internés purent obtenir l'autorisation de se rendre quelques heures à TOULOUSE.
Il existait également à RECEBEDOU un îlot spécial appelé "camp surveillé" ou "pavillon de sécurité" destiné aux internés indisciplinés dont certains furent transférés au VERNET.
Un cachet identique a été rencontré sur une lettre du 23 décembre 1941 pour GENEVE, mais de couleur rouge.
Hélas, comme à NOE, ce "confort" relatif se détériora rapidement par suite d'un manque de personnel médical (2 médecins pour les 14000 internés !), d'équipements médicaux et de médicaments auquel s'ajouta une alimentation insuffisante. Fin 1941, le Rabbin KAPEL, venant de Mulhouse et chargé d'apporter une aide matérielle et morale à ses coreligionnaires du sud-ouest, fait un rapport éloquent sur ce sujet :
"En réalité, NOE et RECEBEDOU ne méritent pas le nom de camps-hôpitaux... J'attire l'attention sur l'infirmerie 23 du Camp de RECEBEDOU où environ 35 malades ont faim et froid et vivent enfermés presque sans soins dans des locaux qui ont l'air de taudis plutôt que d'infirmeries !"
Il y avait à cette époque 739 internés au Camp de RECEBEDOU dont plus de la moitié avaient plus de 60 ans et souffraient d'affections graves. Au cours de l'hiver 1941-1942, 118 internés juifs décéderont à RECEBEDOU.
Cette lettre à en-tête du Ministère de l'Intérieur, SURETE NATIONALE CAMP-HOPITAL DE RECEBEDOU, datée du 31 mars 1942, émane de la Direction du Camp et est adressée au C.I.C.R. à GENEVE (étiquette verte FRANC DE PORT). Elle est revêtue du rare cachet rouge ovale MINISTERE DE L'INTERIEUR SURETE NATIONALE CAMP DE RECEBEDOU (Hte Gne) Le Directeur
En août 1942, trois convois partant de DRANCY pour AUSCHWITZ font état de 349 Juifs en provenance du Camp de RECEBEDOU.
En septembre 1943, les internés âgés ou gravement malades seront transférés vers les hospices de la région. A partir de cette époque, RECEBEDOU ne sera plus considéré comme camp-hôpital.